Spéculer sur la mort : une escroquerie

Société inclusive

Date de rédaction :
16 mai 2013

L’émission Pièces à convictions du 15 mai 2013, proposée par Patricia Loison sur France 3, a enquêté sur des pratiques de fonds d’investissement américains qui proposent de racheter des contrats d’assurance-vie à des personnes âgées. « Spéculer sur la mort est une activité en plein essor, et les dérives de ce business sont de plus en plus nombreuses. Au début de l’année, un avocat de Pennsylvanie a été reconnu coupable d’escroquerie pour avoir démarché des patients en phase terminale. Il offrait un chèque de deux mille dollars contre la signature d’un contrat d’assurance qui le désignait comme bénéficiaire. L’une de ses victimes est morte en janvier dernier. Sur une vidéo, il témoignait devant son avocat : “Mon corps va être vendu sans que ma femme touche le moindre centime, cela vous ferait quoi ?” Pour maximiser son retour sur investissement, le fonds EEA a choisi de diversifier son portefeuille : cancers, diabète, hypertension ou encore maladie d’Alzheimer. « Est-ce que tout cela est bien moral », demande un journaliste. « Est-ce que vous pensez que c’est moral de parier sur la mort des gens ? » « Pensez-y différemment », répond un responsable de cette société : « vous ne pariez pas sur la mort, vous aidez des consommateurs américains à profiter de la valeur d’un actif. » Comment débusquer toujours plus de personnes âgées malades ? Le fonds d’investissement explique : « On a la possibilité d’identifier les gens qui vont sur Internet chercher des infos sur les médicaments. Le côté effrayant, c’est le manque de vie privée, mais le côté génial, c’est l’opportunité que cela représente ? Les informations sont disponibles, nous devons aller les chercher. » Le fonds a engagé comme ambassadrice Betty White, une célèbre présentatrice de télévision, pour diffuser le concept auprès des personnes âgées.