Sortir n’est pas fuguer

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
16 mars 2012

Fuir ou fuguer, c’est s’éloigner rapidement pour échapper à quelque chose. « Un terme culpabilisant, humiliant et infantilisant » pour désigner la sortie d’un résident désorienté de l’établissement qui l’héberge, à l’insu de l’équipe soignante ? S’interroge Brigitte Sifaoui, cadre formateur à l’Institut Saint-Martin de Grenoble (Isère). « En participant aux recherches de résidents, nous nous sommes aperçus qu’il ne s’agissait pas de fugues à proprement parler. La plupart de ces personnes, une fois dehors, sont retrouvées sur le chemin de leur domicile, voire chez elles, ou encore au centre commercial le plus proche. Interrogées sur ce qu’elles font là, elles répondent naturellement qu’il se faisait tard et qu’elles devaient rentrer pour faire la soupe ou qu’elles devaient acheter le pain avant de rentrer. Elles ne sont donc pas en fuite mais de retour chez elles après une journée passée en visite chez des amis ou à l’hôpital. Elles vaquent à leurs occupations ou tentent de le faire parce que leur mémoire vacillante n’a pas oublié ce qui rythmait leur quotidien, aux temps heureux de l’autonomie ».

Soins Gérontologie, janvier-février 2012.