Solidarités familiales, solidarité collective : quel équilibre ? (2)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
10 juin 2011

Le nombre de personnes (famille, voisins, bénévoles) aidant une personne dépendante est estimé à 4.3 millions en 2008, selon l’enquête HSA (Handicap santé auprès des aidants) de la DREES (direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques). En rendant compte des travaux du groupe « Société et vieillissement », Annick Morel, inspectrice générale des affaires sociales, a mis en avant la nécessité de structurer l’aide aux aidants, et rappelé que cette aide « doit être complémentaire et pas substitutive de l’aide professionnelle ». Roméo Fontaine, jeune docteur en économie et chercheur à l’Université Paris-Dauphine, rappelle que « le volume d’aide offert par la famille est entre deux et cinq fois plus important que celui offert par les professionnels ». Au cœur de la décision politique se trouve la question de la répartition entre aide publique et soutien familial : jusqu’à quel point veut on financer la famille ou favoriser la prise en charge professionnelle ? Et la famille aide-t-elle moins quand il y a une prise en charge publique ? Pour Roméo Fontaine, « on constate un fort pessimisme sur les solidarités familiales. Or, non seulement il est assez faux de croire qu’elles étaient importantes dans le passé, mais en outre, elles sont fortes aujourd’hui, rappelle Romeo Fontaine. Même quand il existe une prise en charge professionnelle, dans 90% des cas la famille ne se décharge pas — ne serait-ce que pour coordonner les soins professionnels. Et quand le parent ne peut pas compter sur un conjoint, l’enfant s’implique davantage. On peut compter sur la famille pour restructurer l’offre d’aide en fonction de l’évolution socio-démographique ». 

www.lagazettedescommunes.com, 24 juin 2011.