Soirées pyjama
Société inclusive
A Saint-Germain-la-Ville (Marne), la maison de retraite La Résidence du Parc accueille cent personnes âgées dépendantes, pour la plupart atteintes de démence de type Alzheimer. Inspirée par la démarche de la maison québécoise Carpe Diem, elle s’est donné pour objectif d’apaiser la quinzaine de personnes présentant des troubles du comportement la nuit. Un pôle d’activité dédié, le Noctambule, mis en place à titre expérimental pour une durée de six mois, leur est ouvert chaque nuit de 19h30 à 5h30. Il s’agit de « proposer à ceux qui ne trouvent pas le sommeil ou que la solitude effraie, un accompagnement apaisant qui va les conduire doucement vers un sommeil réparateur à l’heure qui leur conviendra, et par là-même protéger le sommeil et la sérénité des autres résidents », explique Françoise Desimpel, directrice de l’établissement. Tous les participants sont en pyjama : ils sont ainsi « prêts à regagner leur lits. Quand à nos agents, ils gagnent en efficacité ». La directrice dispose d’une robe de chambre qu’elle range dans son bureau : « Sans cela, comment donner de la cohérence à un discours qui demande aux résidents d’aller se coucher parce que c’est l’heure, quand on est soi-même paré pour une journée de travail ? », interroge-t-elle. « Face à une population atteinte de troubles cognitifs qui altèrent la relation au monde, tout fait sens : les ambiances, les images et les mots ». Instaurés au pôle d’activité de nuit, les rituels apaisent les noctambules qui, en perte de repères, sont particulièrement angoissés. Quels résultats ? « Les résidents se sentent mieux : ils récupèrent quand ils dorment. Ce qui a des répercussions sur leur comportement en journée, ainsi que sur la qualité de vie de ceux qui ne présentent pas ces troubles et qui sont gênés par les comportements perturbateurs des autres ». La directrice espère qu’au terme de l’évaluation, l’ARS rendra pérenne ce dispositif d’accompagnement.
www.lunionpresse.fr, 4 janvier 2012.