Soins palliatifs à domicile
Société inclusive
Pascale Kremer, du Monde, a suivi le travail du réseau de soins palliatifs à domicile du Sud-Essonne (SPES, l’espoir en latin). Pour Isabelle Prunier, infirmière à domicile, « les soins palliatifs à domicile ne sont pas un défi, mais une manière d’honorer la demande du patient qui souhaite rester chez lui ». Pas question de « jusqu’au-boutisme ». Systématiquement, un lit « de repli » est réservé dans un service hospitalier de soins palliatifs. Certains symptômes sont trop éprouvants pour les proches, trop lourds à gérer médicalement ; certain gestes ou techniques antalgiques ne se pratiquent qu’à l’hôpital. Il faut savoir y rapatrier le malade, ou du moins y organiser de courts séjours pour lui. « Dans la vingtaine de derniers jours, notre équipe se déplace chez lui trois ou quatre fois par semaine », explique Françoise Ellien, psychologue du réseau. Les symptômes évoluent sans cesse. Il faut beaucoup travailler avec le médecin et l’infirmière sur place. S’ils connaissent le patient depuis longtemps, la charge émotionnelle est lourde ». L’état psychologique des proches est constamment évalué. Que représente exactement l’engagement pris, ce « je ne te laisserai pas mourir à l’hôpital » ? Le prix psychique à payer n’est-il pas trop lourd ? Sont-ils capables d’aller jusqu’au bout ? Peuvent-ils voir leur parent décéder là où ils continueront de vivre ?
Le Monde, 3 novembre 2012.