Soignants spécialisés de première ligne : dynamique de professionnalisation

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
18 avril 2015

Lucie Lechevalier-Hurard est doctorante en sociologie à l’Université Paris-13 (IRIS-Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux). Elle questionne la dynamique de professionnalisation entraînée par le développement, au sein des institutions d’hébergement pour personnes âgées, de secteurs spécialisés dans l’accompagnement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Elle a mené une enquête qualitative dans une UHR (unité d’hébergement renforcée) de trente-huit lits, dont quatre d’hébergement de courte durée, avec un personnel salarié composé de trente-quatre équivalents temps plein, dont quatorze aides-soignants et trois aides médico-psychologiques. La professionnalisation du personnel de première ligne s’opère par la diversification des tâches (incluant davantage d’animation), la formalisation des interventions et la délimitation d’un champ de compétences autonome, fondé sur la proximité avec les personnes malades. Cette dynamique de professionnalisation est cependant freinée par l’organisation, susceptible de « respécialiser » les tâches accomplies par les professionnelles, et par les logiques de recrutement et d’évaluation de la direction, explicitement fondées sur la valorisation des compétences « naturelles » des soignantes, forgées hors du monde professionnel.

Lechevalier-Hurard L. Nouveaux dispositifs de professionnalisation pour les soignants de première ligne en milieu spécialisé Alzheimer. Retraite et société 2014 ; 69 : 99-120. www.statistiques-recherches.cnav.fr/images/publications/retraite-societe/Retraite-Societe-69.pdf. Décembre 2014.