Services d’aide à domicile : quelle professionnalisation ? (1)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
25 septembre 2014

Laurence Rossignol, secrétaire d’État chargée de la Famille, des personnes âgées et de l’autonomie, a présenté son plan d’action lors des cinquièmes Assises de l’aide à domicile. Un plan « minimaliste », qui « ne prévoit ni mesure salariale ni ressources supplémentaires pour ce secteur en grave difficulté financière et sur lequel va reposer la mise en œuvre de la future loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement », résume Florence Tamerlo, des Actualités sociales hebdomadaires. Pour Laurence Rossignol, « la réforme tarifaire des services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) seule ne suffira pas et il faut conduire une réforme organisationnelle et culturelle afin de décloisonner les interventions et les métiers de l’aide et des soins à domicile ». Dans cet esprit, elle entend surtout se consacrer au développement des services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD) et à la valorisation des métiers. Elle rappelle que ces services devront se mettre en place à budget constant en ce qui concerne l’assurance maladie, « mais en travaillant autour d’un redéploiement des frais de structures et des charges administratives mutualisés au niveau des SPASAD vers les dépenses d’intervention directes et indirectes et les projets de prévention ». Quant à la valorisation des métiers, la secrétaire d’État souhaite tenir « un discours de vérité et de clarification sur la professionnalisation de l’aide à domicile. Il ne faut pas confondre professionnalisation et accès à un diplôme. Continuer à tenir des discours en faveur d’un taux d’intervenants diplômés très important n’est pas raisonnable ni même souhaitable. D’une part, les budgets de la partie aide à domicile même en configuration SPASAD (services polyvalents d’aide et de soins à domicile) ne pourront pas, à court comme à moyen terme, financer ces diplômes d’auxiliaire de vie sociale trop nombreux. D’autre part (…) le marché du travail en France doit garder des emplois non diplômés. Il y a beaucoup d’autres actions de valorisation des métiers et de formation continue sur les thématiques de prévention, de nutrition, d’accompagnement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer que le passage obligé vers le DEAVS [diplôme d’État d’auxiliaire de vie sociale], qui restera inaccessible ou non souhaité par de nombreux salariés. » La secrétaire d’État déclare que la « maîtrise des intervenants diplômés en SAAD ne constitue pas un frein à la professionnalisation. Au contraire, les SPASAD et les liens avec les établissements permettent de construire des parcours professionnels vers des postes d’aide-soignant par exemple. » En ce qui concerne l’amélioration des conditions de travail, Laurence Rossignol rappelle que « la loi d’adaptation de la société au vieillissement comprend une enveloppe de 25 millions d’euros pour cet objectif essentiel. »

Secrétariat d’État chargé de la Famille, des personnes âgées et de l’autonomie. Intervention de Laurence Rossignol aux assises de l’aide à domicile. 25 septembre 2014. http://ancreai.org/sites/ancreai.org/files/discours_rossignol_25092014.pdf (texte intégral). Actualités sociales hebdomadaires, 25 et 29 septembre 2014.