Services aux personnes dépendantes : quelle disposition à payer ?
Échos d'ailleurs
Comment allouer au mieux les ressources aux services de prise en charge de la dépendance, en tenant compte à la fois des coûts et des bénéfices pour les personnes ? Contrairement aux coûts, les bénéfices restent largement inconnus. Une étude économique de l’Institut de politique et management de la santé de l’Université Erasmus de Rotterdam (Pays-Bas) a mesuré les préférences de la population générale (onze cents personnes âgées de cinquante à soixante-cinq ans, Dutch Survey Sampling International Panel) en termes de services de prise en charge de la dépendance pour différents types de personnes malades. Deux scénarios ont été proposés aux personnes interrogées pour quatre types de patients hypothétiques : des personnes âgées fragiles ou démentes, avec ou sans partenaire. Chaque scénario décrit la prise en charge de la dépendance en utilisant dix attributs issus de la théorie de la fonction de production sociale : nombre d’heures d’aide, activités sociales organisées, transport, situation de vie, même personne délivrant l’aide, place laissée aux préférences individuelles, coordination des services, ponctualité, délai sur la liste d’attente, co-paiement. Les personnes interrogées attachent la valeur la plus grande au fait que ce soit la même personne qui délivre l’aide, ainsi qu’aux services de transport. Une faible valeur est attachée à la ponctualité et à la place laissée aux préférences individuelles. Les maisons de retraite sont généralement considérées comme préjudiciables au bien-être sauf pour le cas d’une personne démente vivant seule. Globalement, les services d’aide à la dépendance sont perçus comme apportant le meilleur bien-être pour les personnes seules et les personnes démentes. Le transport est considéré plus important pour les personnes âgées fragiles. La valeur des services d’aide est différente pour les différents types de patients, et la valeur d’un service dépend du contexte social. La vulnérabilité physique, mentale et sociale affecte l’évaluation du service.
Soc Sci Med. Nieboer AP et al. Preferences for long-term care services: willingness to pay estimates from a discrete choice experiment. Mai 2010.