Serrons-nous la main et marchons un peu
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Une démarche lente et une poignée de main molle sont des caractéristiques de la fragilité physique des personnes âgées. Y a-t-il une relation entre cette fragilité physique et la fragilité cognitive ? Aux Etats-Unis, l’équipe du Pr Diane Adamo, du département de kinésithérapie de l’Université Wayne State à Détroit (Michigan), publie une revue systématique des études abordant simultanément la force musculaire de la main (une mesure indirecte de la force musculaire globale) et le déclin cognitif des personnes âgées au fil du temps. Quinze études prospectives de cohorte ont été identifiées. La force de la poignée de main pourrait être un indicateur utile pour suivre le déclin cognitif à un instant donné.
Aux Pays-Bas, Astrid Hooghiemstra, du département de neurologie du centre Alzheimer de l’Université libre d’Amsterdam, et ses collègues des centres Alzheimer de Maastricht et Nimègue, ont suivi, pendant trois ans, trois cents personnes âgées de soixante-dix ans en moyenne, ayant un déficit cognitif très léger à l’inclusion (score MMSE=27/30) à l’inclusion. La force musculaire a été mesurée par la vitesse de marche sur quinze mètres, et par la poignée de main avec un dynamomètre. Le déclin cognitif a été évalué annuellement grâce à des tests neuropsychologiques. À l’inclusion, une vitesse de marche plus lente est associée à une diminution de l’attention, de la mémoire, de la vitesse de traitement de l’information et de la capacité à énoncer des mots durant une période donnée (fluence verbale). Après trois ans, une faible vitesse de marche est associée à un déclin de la vitesse de traitement de l’information et du fonctionnement exécutif. Une poignée de main molle est associée à à un déclin de la vitesse de traitement de l’information et du fonctionnement exécutif à l’inclusion, mais pas après trois ans. En conclusion, ces marqueurs de fragilité physique sont bien associés à l’état cognitif actuel d’une personne, mais cette association est trop faible pour en faire des marqueurs précoces de l’incidence de troubles cognitifs.
Fritz NE et al. Handgrip strength as a means of monitoring progression of cognitive decline-A scoping review. Ageing Res Rev 2017; 35: 112-123. 8 février 2017.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28189666. Hoogiemstra A et al.Gait Speed and Grip Strength Reflect Cognitive Impairment and Are Modestly Related to Incident Cognitive Decline in Memory Clinic Patients With Subjective Cognitive Decline and Mild Cognitive Impairment: Findings From the 4C Study. J Gerontol A Biol Sci Med Sci, 8 février 2017.https://academic.oup.com/biomedgerontology/article-abstract/doi/10.1093/gerona/glx003/2976031/Gait-Speed-and-Grip-Strength-Reflect-Cognitive?redirectedFrom=fulltext.