Séjour en soins intensifs et déficit cognitif à long terme : quel lien ?
Recherche
Pratik Pandharipande, professeur d’anesthésiologie à la faculté de médecine Vanderbilt de Nashville (Tennessee) et ses collègues montrent, dans une étude portant sur huit cents patients admis en soins intensifs, âgés en moyenne de soixante-et-un an, que 74% développent un délire durant leur séjour hospitalier. Trois mois après l’hospitalisation, 40% des patients de l’étude présentent un score cognitif similaire à celui de personnes ayant eu un traumatisme crânien modéré, et 26% un score cognitif similaire à celui de patients atteints de maladie d’Alzheimer au stade léger. Ces déficits sont indépendants de l’âge de la personne hospitalisée, et persistent douze mois après l’hospitalisation. Un épisode de délire prolongé est significativement associé à une détérioration globale de la capacité cognitive et de la fonction exécutive. Le même auteur a publié des recommandations sur la prise en charge conjointe de la douleur, de l’agitation et du délire en unité de soins intensifs : les essais de réveil spontané, de respiration spontanée, de mobilité précoce et d’hygiène du sommeil sont associés à une amélioration significative de ces troubles et à une réduction des coûts de prise en charge.
Pandharipande PP et al. Long-Term Cognitive Impairment after Critical Illness. N Engl J Med 2013 : 369(14): 1306-1316. 3 octobre 2013. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24088092 Barr J et Pandharipande PP. The pain, agitation, and delirium care bundle : synergistic benefits of implementing the 2013 pain, agitation, and delirium guidelines in an integrated and interdisciplinary fashion. Crit Care Med 2013; 41(9 Suppl 1): S99-S115. Septembre 2013. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23989099. AFP, 3 octobre 2013.