Se perdre : un évènement rare
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Eleanor Bantry White et Paul Montgomery, de l’École des sciences sociales appliquées de l’University College de Cork (Irlande), ont analysé rétrospectivement les registres des personnes atteintes de démence portées disparues, sur une période de quatre ans, sur une zone de police de 2.1 millions d’habitants. Deux cent quatre-vingt-un incidents ont été recueillis. L’incidence de se perdre est de 0.5% de la population totale des personnes atteintes de démence. 49% des cas concernent des personnes vivant à domicile. Des atteintes importantes (significant harm) ont été constatées dans 5% des cas, dont deux décès. L’âge moyen des personnes était de soixante-dix-huit ans. Les atteintes sont associées à un âge plus élevé, à la durée de la disparition (durée médiane : 2.5 h) et à la saison. La durée de disparition dépend de plusieurs facteurs : le délai de signalement à la police, le fait que la disparition a eu lieu la nuit, que la personne malade conduisait une voiture ou a utilisé les transports en commun. Pour les auteurs, « se perdre est un événement de faible fréquence pour les personnes atteintes de démence, mais pour une petite minorité de l’étude, les risques sont considérables. » Pour améliorer la méthodologie, ces résultats doivent être répliqués sur de plus grands effectifs, suivis de façon prospective. « Une meilleure connaissance des facteurs prédictifs des atteintes pourrait aider au développement de protocoles d’évaluation pour s’assurer que l’intervention est correctement proportionnée », concluent les chercheurs.
Bantry White E et Montgomery P. Dementia, walking outdoors and getting lost: incidence, risk factors and consequences from dementia-related police missing-person reports. Aging Ment Health, 10 juin 2014. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24912376.