S’affranchir des normes, quand celles-ci deviennent absurdes ? (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Par exemple, en conseil de la vie sociale, « les résidents et leurs représentants posent le problème du manque d’intimité lié à la suppression des serrures aux portes de chambres (suppression exigée par les spécialistes de la prévention). Une famille, un peu plus véhémente que les autres, a consulté le cahier des charges des Ehpad et le projet d’établissement, qui indique le droit au respect de l’espace privé. Une discussion s’engage entre le représentant du bureau de contrôle et le représentant des pompiers, venus exposer la « loi », et les membres du conseil de la vie sociale qui n’auront gain de cause que si le directeur prend la responsabilité de braver la réglementation et le risque d’obtenir un avis défavorable de la prochaine commission de sécurité ». Patricia Vézignol s’interroge : « et si la responsabilité des professionnels était d’entrer en désobéissance raisonnée ? Si nous sortions de notre « dépression » pour militer pour le parler vrai ? Notre société est en crise, l’argent manque, les charges augmentent. Allons donc à l’essentiel. Travaillons non plus à des modèles de prise en charge idéaux mais réfléchissons à des normes minimales acceptables, conciliant gestion financière et éthique, afin de proposer une vieillesse en dignité à nos anciens ».
Vézignol P. Sortir du carcan réglementaire. Projet 2012 ; 326 : 63. Février 2012. www.ceras-projet.org/index.php?id=5652 (texte intégral).