S’affranchir des normes, quand celles-ci deviennent absurdes ? (1)

Patricia Vézignol supervise six établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (dont un centre Alzheimer) et un service de soins de suite gériatrique en tant que directrice de la fondation Diaconesses de Reuilly pour la Drôme, l’Ardèche et le Gard. Infirmière, elle a également une formation en management des établissements médico-sociaux. Pour elle, des risques doivent être pris : s’affranchir des normes, quand celles-ci deviennent absurdes. Elle écrit : « le contexte réglementaire, au gré d’événements souvent exceptionnels mais médiatisés à outrance (canicule, incendies, maltraitance…) même s’ils sont intolérables, évolue sous la pression de l’émotion. Et un modèle finit par s’imposer : à un événement correspond une nouvelle réglementation. Pourtant, l’accumulation des normes et des réglementations, des audits et des évaluations, est allée de pair avec la régression des moyens de financement. Une situation qui s’accompagne de tentatives régulières visant à culpabiliser ceux qui soignent et ceux qui sont soignés : les « vieux » coûtent cher ! Et, avec ceux qui s’usent à une prise en charge difficile, ils grèvent les comptes de l’Assurance maladie… De cette complexité, de cette accumulation d’exigences et de normes, naît, lorsqu’on est directeur, le sentiment d’évoluer sur une corde raide ». 

Vézignol P. Sortir du carcan réglementaire. Projet 2012 ; 326 : 63. Février 2012. www.ceras-projet.org/index.php?id=5652 (texte intégral).