Robots émotionnels
Innovation
Le développement de robots à destination des personnes âgées concerne particulièrement les robots de réhabilitation et les robots dits « sociaux » et « compagnons », rappelle Yahuei Wu et ses collègues du pôle de gériatrie de l’hôpital Broca (Assistance publique-hôpitaux de Paris, EA4468 Université Paris-Descartes). L’équipe du Pr Anne-Sophie Rigaud propose une revue de littérature centrée sur les robots compagnons, conçus pour interagir avec les humains à plusieurs niveaux. « Ces robots pourraient susciter chez les personnes des émotions positives. Les études ont montré l’utilité de ces robots dans la prise en charge des personnes âgées atteintes d’une démence. Ces robots améliorent la communication, l’interaction sociale, le bien-être et diminuent les troubles du comportement », chez des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer modérée à sévère vivant en établissement d’hébergement, concluent les auteurs. « Le robot est utilisé en appui du professionnel dans le cadre d’une prise en charge globale. Le bénéfice de ces interventions par des robots doit encore être étayé par des études randomisées, contrôlées, comportant un nombre suffisant de sujets et comparant le bénéfice du robot à celui d’une autre intervention, en particulier une simple peluche ou un animal vivant. » Par ailleurs, « la thérapie par le robot peut être contraignante car cette méthode exige la disponibilité d’un intervenant, ce qui peut poser des problèmes d’organisation et de moyens. De plus, le coût d’achat et d’entretien de Paro [robot bébé phoque]reste assez élevé (plus de cinq mille euros). Par ailleurs, son poids peut être dangereux s’il tombe sur le pied d’un malade, et il peut y avoir des allergies à la fourrure synthétique », rappellent les chercheurs.
Wu YH et al. Robots émotionnels pour les personnes souffrant de maladie d’Alzheimer en institution. Neurologie Psychiatrie Gériatrie 2014 ; 14 : 194-200. Août 2014. http://www.journals.elsevier.com/npg-neurologie-psychiatrie-geriatrie.