Robots de service, robots sociaux : un monde para-humain (1)

Le Japon, distancé par ses concurrents américain et sud-coréen dans la révolution numérique, compte bien ne pas rater le coche de la robotique de services, écrit Arthur Fouchère dans Le Monde diplomatique. Le nombre de robots de service personnels vendus dans le monde a augmenté de 28% en 2014, atteignant 4.7 millions d’exemplaires, selon le rapport 2016 de la Fédération internationale de la robotique. Le ministère de l’Économie, du commerce et de l’industrie japonais a établi une feuille de route sur cinq ans pour amorcer sa « révolution robotique ». Les obstacles sont pour l’heure techniques et financiers plutôt que psychologiques. Dans le domaine des technologies robotiques liées aux soins et à l’accompagnement, un sondage mené par le cabinet du Premier ministre en septembre 2016 montrait que 61% des Japonais sont favorables à l’utilisation des robots, qu’ils perçoivent comme des compagnons de vie. Les robots semblent bien ancrés dans la culture nippone, à travers les mangas [bandes dessinées] et notamment le personnage d’Astro-Boy (Atomu), apparu en 1951, un « Pinocchio à l’envers du 21^ème siècle, un robot presque parfait qui s’efforce de devenir plus humain et plus émotif pour servir d’interface entre l’homme et la machine », selon Frederick Schodt, qui a adapté la saga du petit robot en langue anglaise. Déjà à la période d’Edo (1603-1868), les karakuri ningyo, de petites poupées automates à ressort, servaient le thé. En outre, dans le culte shintoïste, certains objets, tout comme des animaux ou des sites naturels, peuvent posséder une âme (les kami), et donc potentiellement les robots.

Le Monde diplomatique, août 2016.The Headquarters for Japan’s Economic Revitalization. New Robot Strategy. Japan’s Robot Strategy – Vision, Strategy, Action Plan. 10 février 2015. www.meti.go.jp/english/press/2015/pdf/0123_01b.pdf (texte intégral).

https://en.wikipedia.org/wiki/Astro_Boy_(character), 20 septembre 2016.