Richard craque

Société inclusive

Date de rédaction :
01 avril 2010

Richard Taylor, docteur en psychologie atteint de la maladie d’Alzheimer depuis 2001, a maintenant soixante-cinq ans. Il publie sa vingt-troisième lettre. Il s’excuse de son retard auprès de mille trois cents personnes qui lui ont écrit, s’inquiétant de sa santé. Il a refait son site Internet. Il a réalisé un DVD sur l’une de ses présentations (Have a good life). Il va faire paraître un deuxième livre. Il écrit : « je sais que je ne peux pas continuer à ce rythme. L’étendue et la profondeur de la réflexion, de la prise de parole, de l’écriture et du travail me soutiennent et m’affament en même temps. Je m’inquiète que les symptômes qui m’assaillent maintenant, symptômes que j’ai attribués à l’emploi du temps trop chargé que je me suis imposé, seraient toujours là si je restais assis à la maison sans rien faire. Ce Richard éparpillé, désorienté et déconcentré (scattered, disoriented, unfocused) peut être moi au mieux, et au pire (at best me and at worst me). Je commence à craquer. Je ne peux plus suivre. Je deviens confus et j’échoue dans ce que j’entreprends (screw things up), et les autres ne peuvent plus dire ce que j’ai fait ou que je n’ai pas fait. Je ne veux pas lâcher prise (leave go). Je ne veux pas m’arrêter de courir. Je ne veux pas ralentir sans penser que j’ai jeté l’éponge et que j’ai démissionné devant mes symptômes. En fait, je sais probablement comment ralentir, et je suis certainement entouré de personnes qui pourraient m’aider, mais j’ai simplement trop peur (too scared) de le faire. Je brûle ma chandelle par les deux bouts, et regardez comme elle brille ! »

Alzheimer’s From the Inside Out. Mars 2010.