Revue de presse décembre 2010
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Gérontologies sans frontières propose, dans son numéro d’octobre 2010, les actes du colloque « de la vulnérabilité à la maltraitance ». Selon le gériatre Robert Moulias, président d’ALMA France, la vulnérabilité (que les médecins appelleraient plus volontiers fragilité) « place la personne sous l’emprise de ceux qui l’assistent ou la soignent. La voici exposée aux négligences passives si ses aidants professionnels ou familiaux, malgré leurs bonnes intentions, ne sont pas contents de ses besoins ou ignorent comment y faire face ou pire, altèrent ses libertés et sa qualité de vie par abus de précautions. Si les aidants familiaux ne sont pas responsables de leur ignorance des besoins et des bonnes réponses à apporter, à partir de quand, pour un professionnel, l’inconscience des besoins ou l’ignorance des bonnes réponses devient-elle coupable. Qui, alors, en est responsable ? Le professionnel lui-même ? La structure dont il dépend qui n’a pas vérifié sa compétence ou assuré sa formation aux tâches qui lui ont été confiées envers une personne vulnérable ? ». La sanction n’est pas une réponse aussi simple qu’il n’y paraît. « Nous manquons d’outils de mesure opposables », déplore Robert Moulias. Et que faire lorsque la violence a lieu au sein de la famille ? « Quand la victime ne veut pas voir sanctionner son fils ou son conjoint, ni même en être séparée ? Quand le professionnel harceleur, maltraitant et manipulateur, est vigoureusement défendu par son syndicat contre le reste d’une équipe de professionnels, eux parfaitement bien traitants ? ». « Quand il s’agit de négligence par inconscience des besoins ou par ignorance des réponses, par épuisement », ajoute Robert Moulias, « la réponse efficace est bien plus souvent la sensibilisation, qui permet la prise de conscience et la prise de responsabilité, la formation professionnelle ou la médiation ».
Gérontologies sans frontières, 15 octobre 2010.