Revue de presse décembre 2010

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 décembre 2010

Pour Jean-Hervé Lorenzi et Hélène Xuan, de la Fondation du Risque, l’enjeu de la dépendance relève avant tout d’un choix de société. « Le coût de la dépendance dépendra pour les deux tiers d’un choix politique bien plus que des effets du vieillissement, qui ne pèse que pour un tiers dans le coût de la dépendance. Les dernières estimations le portent à 1 à 2% du PIB. Faut-il alors faire le choix de mettre en place une cinquième branche ?  Rien n’est moins sûr. En faisant de la prise en charge de la dépendance un élément phare de la solidarité nationale, il fait d’abord peser sur les actifs les coûts de la dépendance. Le vieillissement coûtera déjà à la société la quasi-totalité de ses gains de productivité. Peut-on en toute rigueur prélever tous les gains de productivité des actifs pour les dédier à la vieillesse ? Alors que règne l’incertitude sur le risque épidémiologique des maladies entraînant la dépendance, il ne paraît pas non plus très opportun d’ajouter un facteur supplémentaire d’accroissement du déficit de la Sécurité sociale. L’épargne de long terme, orientée vers la dépendance, régulée, répondant à une mission de service public, pourrait offrir de meilleures opportunités. En définitive, la question de la dépendance va bien au-delà du simple problème de financement. Elle pose la question de l’organisation de la solidarité entre les générations, au sein du cercle familial, comme au niveau territorial : elle implique une réorganisation des villes et de ses aménités afin de faire des villes de «distraits» adaptés à une population qui vieillit majoritairement. La gestion du problème de la dépendance sera un signe fort de la place et du rôle que nous donnons aux seniors dans nos sociétés vieillissantes. Car la dépendance n’est pas un phénomène en soi : elle est le résultat des parcours de vie professionnelle des individus, de leurs conditions de vie et de leurs conditions de travail. Il est donc légitime de vouloir leur préserver une vie sociale dans les meilleures conditions possibles ».