Revue de presse décembre 2010

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 décembre 2010

Dans les représentations des professionnels, le soin relationnel est opposé au soin technique, jugé plus valorisant et mieux quantifiable. Le soin relationnel réintroduit de l’humain en contrepoids, dans une approche globale de la prise en charge : ainsi l’article R.4311 du Code de la santé publique indique que « les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade ». P. Gérardin, psychologue au service de gériatrie et au Centre mémoire de ressources et de recherche du CHU de Nancy, rappelle que « les techniques relationnelles ou philosophies de soins sont utiles, mais ne peuvent faire l’économie d’une réflexion sur le désir de l’autre, sur ce qu’il a envie d’exprimer ou pas », et qu’ « entre deux personnes en relation, il y a toujours une distance, un espace : c’est souvent de ce dernier que naissent les possibles malentendus parmi lesquels nous pouvons ne pas nous comprendre ni nous entendre ». « Les techniques relationnelles ne prennent pas suffisamment en compte ce que nous nommons les brouillages émotionnels. Qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui je vais rabrouer M. P., qui souffre d’une maladie d’Alzheimer, parce qu’à plusieurs reprises il vient de me dire qu’il n’a pas eu son petit déjeuner, alors que je réalise un examen des capacités cognitives à son voisin de chambre ? Ces brouillages émotionnels sont sans doute nos affects, nos sentiments, mais aussi nos résistances et nos limites. La rencontre avec l’autre suppose un minimum d’identification et de projection. C’est le si j’étais à sa place, qui nous permet une certaine compréhension et qui valide aussi, pour une part, notre position de professionnel », écrit Pascale Gérardin.

Gérardin P. Le soin relationnel en gériatrie. Soins Gérontologie 2010 ; 86 : 24-26.