Restrictions de liberté (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Hospitalisation sous contrainte, usage de mesures coercitives, vote, rédaction d’un testament, relations sexuelles, conduite automobile… Sous la conduite de Dianne Gove, responsable de l’information d’Alzheimer Europe, un groupe de travail sur les questions éthiques liées aux restrictions de liberté a tenu sa première réunion en juin 2012. James McKillop, personne malade du Scottish Dementia Working Group (Ecosse), a demandé tout d’abord quels types d’activités les personnes atteintes de démence pouvaient être libres de pratiquer ou non, et pourquoi. Le Professeur Chris Gastmans, du Centre d’éthique et de droit biomédical à l’Université catholique de Louvain (Belgique) a suggéré d’étendre les quatre principes d’éthique de Beauchamp et Childress (autonomie et respect de l’autonomie, bienfaisance, non malfaisance, justice) en y incluant les principes liés au soin, à la dignité, à la singularité, à l’historicité et à la relation, soulignant l’impact des stéréotypes liés à l’âge concernant les attitudes envers la sexualité et les personnes âgées atteintes de démence. Fabrice Gzil, responsable du pôle Études et recherche à la Fondation Médéric Alzheimer, souligne la relation étroite entre privation de liberté et privation de droits. Les restrictions de liberté tendent à être fondées sur des critères liés à la nécessité de prévenir les dommages à la personne et/ou aux autres, à la proportionnalité (le niveau de réponse approprié au besoin établi) et à la subsidiarité (utiliser en premier la méthode la moins restrictive). Il a aussi attiré l’attention sur un conflit possible entre les principes d’autonomie, de bienfaisance et de non malfaisance et de l’importance du principe de justice (équité, non-discrimination) concernant l’usage de la contention.
Dementia in Europe, Septembre 2012.