Répit : le Baluchon Alzheimer

Société inclusive

Date de rédaction :
29 août 2014

Caroline Sédrati-Dinet, dans Actualités sociales hebdomadaires, consacre un dossier au baluchonnage Alzheimer, un service de répit innovant proposant un intervenant unique pour remplacer nuit et jour l’aidant à son domicile pendant une période qui peut aller jusqu’à deux semaines d’affilée. Le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement propose d’expérimenter le dispositif. Créé en 1999 au Québec, Baluchon Alzheimer est une marque déposée par l’association du même nom. La formule s’est développée au Québec depuis une quinzaine d’années et plus récemment en Belgique. En France, le blocage essentiel pour le développement de ce type de services concerne la réglementation sur le temps de travail, qui interdit une activité salariée en continu, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, pendant plusieurs jours. « Ce dispositif déroge au droit du travail et doit faire l’objet de négociations préalables avec les partenaires sociaux », selon l’avis du Conseil économique, social et environnemental du 26 mars 2014. Les services ayant tenté l’expérience du baluchonnage en France ont généralement opté pour un fonctionnement mobilisant deux ou trois intervenants qui se relayent sur vingt-quatre heures. Le statut de travailleur indépendant dans le cadre de l’auto-entrepreneuriat, voire le contrat de gré à gré, semblent trop peu protecteurs pour les intervenants et les personnes malades. Le bénévolat est « probablement impensable en France pour des raisons culturelles : il est en effet associé à un faible niveau d’engagement et de professionnalisation des intervenants », explique Frédérique Lucet, psychologue clinicienne et animatrice du Réseau Euro-Québec de coopération autour de Baluchon Alzheimer. Philippe Gaffieri, directeur d’Alzheimer à domicile (Nord-Pas-de-Calais),utilise quant à lui le statut de volontariat de service civique. Les volontaires sont d’anciennes professionnelles du secteur sanitaire et social à la retraite, dont l’indemnité (65 euros par jour pour une mission d’une durée maximale de onze jours) permet de compléter une pension souvent faible. « Ce sont des personnes à la fois formées et motivées puisque volontaires, ce qui rassure doublement les familles », explique-t-il.

Actualités sociales hebdomadaires, 5 septembre 2014.