Répit des aidants : les plateformes expérimentales

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 janvier 2010

Proche et plus accessible, le répit peut être facilement intégré dans la vie des aidants. Certaines plateformes ont mis en place des gardes ponctuelles planifiées à domicile, de jour ou de nuit. La plateforme de l’hôpital privé gériatrique des Magnolias à Ballainvilliers (Essonne) a organisé une garde itinérante de nuit intervenant entre vingt heures et huit heures du matin. Celle de la maison d’Aloïs à Bergues (Nord) est destinée à gérer des moments de moins d’une heure, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le baluchon d’Aloïs, calqué sur le « baluchon Alzheimer » québécois et adapté au droit français, propose un répit apporté par deux aides à domicile se relayant toutes les douze heures auprès de la personne malade. La plateforme du Mâconnais a initié une évaluation spécialisée à domicile par une équipe formée d’une infirmière et d’une aide-soignante. Durant plusieurs semaines, elles viennent apprécier les besoins de prise en charge et apporter du répit, notamment lorsque le maintien à domicile se complique. L’hôpital des Magnolias propose un accompagnement à domicile, par une neuropsychologue, des personnes malades ayant du mal à intégrer un groupe de parole et pour lesquelles un besoin de personnalisation existe, notamment lorsque l’aidant est particulièrement fragile.
Les douze plateformes expérimentales de répit destinées aux aidants (mesure 1 du plan Alzheimer), lancées en 2009, seront évaluées en 2010. Les points forts de ces dispositifs expérimentaux ? Un guichet unique d’entrée dans les formules de répit locales et l’accompagnement progressif du couple aidant-aidé tout au long de son parcours. Les points faibles : la réticence culturelle des aidants à accepter une solution de répit, la prise en charge en urgence parfois difficile et le financement non assuré de ces initiatives innovantes. Les opérateurs sont pressés par le temps. Qu’attendre de l’évaluation ? Carine Lefebvre, de la direction générale des affaires sociales, indique : « nous ne savons pas encore si cette expérimentation ira dans le sens d’une modélisation des plateformes au sens strict, avec un cahier des charges affiné. Mais il ne sera pas question de les imposer, chacune répondant à des spécificités territoriales ». Quant à leur pérennité, le comité de pilotage du plan Alzheimer évoquerait une deuxième année de financement.

La Gazette Santé-social, janvier 2010.