Répit à domicile : un Baluchon Alzheimer à la française (1)

Société inclusive

Date de rédaction :
01 mars 2011

Dans le Puy-de-Dôme, Aide et répit, une association regroupant cent cinquante familles, a mis en place depuis octobre 2010 un dispositif de répit à domicile expérimental, les « relayeuses », inspirée du Baluchon Alzheimer québécois. Pour permettre aux aidants de se ressourcer, l’association met à leur disposition des professionnels qui se substituent à eux, les relaient auprès de la personne malade vingt-quatre heures sur vingt-quatre, pendant deux à quinze jours. Pour respecter les amplitudes horaires, l’équipe tourne en « 3×8 » : trois relayeuses se succèdent au domicile, afin que la personne malade ne soit jamais seule. Du fait des obligations légales, une équipe de relayeuses ne peut intervenir que sur cinq jours au plus. Si le relais se prolonge, plusieurs équipes se succèdent, et passent ensemble une journée de transition. Une dizaine de salariées à temps plein ont été embauchées en CAE (contrat d’accompagnement dans l’emploi), contrat aidé d’un an renouvelable un an, soit la durée de l’expérimentation : c’est le volet insertion de l’expérience. Leurs contrats seront pérennisés si le dispositif est maintenu dans la durée. Ces personnes ont été recrutées, à partir des fichiers de Pôle emploi, parmi des femmes de plus de cinquante ans, des chômeurs de plus de deux ans et des jeunes sans qualification. Elles ont été sélectionnées grâce à une batterie de tests vérifiant si elles disposaient des habiletés nécessaires (qualités d’écoute, de logique, d’adaptation) et d’un entretien individuel devant un jury de cinq personnes. Sur quarante-cinq personnes reçues aux tests, quinze ont passé le barrage et reçu une formation de douze jours, dispensées par des spécialistes (psychiatre, gériatre, neuropsychologues) et par des praticiens de terrain venus de Belgique. Au final, dix relayeuses ont été recrutées. 

Union sociale, février 2011.