Repenser l’architecture pour apaiser les résidents désorientés Janvier 2009

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Date de rédaction :
01 janvier 2009

L’unité Alzheimer de l’hôpital de Saint-Morand à Altkirch (Haut-Rhin) a mis en cohérence un projet de soins, d’accompagnement, une réflexion sur les attentes et les besoins et une réponse architecturale originale. Le travail réalisé autour de l’orientation, de la lumière et des couleurs lui a valu le Prix de la meilleure réalisation architecturale de la Fondation Médéric Alzheimer. Le Dr Agnès Anfossi a expliqué à l’architecte, Catherine Dormoy, qu’il ne fallait pas de couloir, ni de porte en bout de couloir qui donne envie d’être franchie. Sur un grand espace de six cents mètres carrés, quinze chambres sont disposées autour d’un grand lieu de vie central, qui permet aux résidents déambulants atteints de la maladie d’Alzheimer de ne plus se perdre. Il n’y a aucun couloir. Le jardin thérapeutique extérieur a été conçu d’après la même méthodologie et sa clôture est invisible. C’est le même environnement rural que la maison où ils habitaient auparavant. Chaque chambre a une couleur propre, qui se retrouve sur sa porte et ses murs. Les portes des locaux interdits aux résidents sont peintes de la même couleur que le mur, afin de se confondre. Le projet n’a pas été accepté facilement : il a coûté 1.5 million d’euros pour quinze résidents. L’équipe a défendu ses idées pendant plusieurs années avant d’en obtenir le financement. Quels effets produit cette architecture ? C’est une remise en cause pour les soignants, car ils ne peuvent plus s’isoler. Ils sont en permanence au cœur de la vie des personnes malades, dont le comportement a changé de façon spectaculaire : elles sont plus calmes. Les résidents ont l’air heureux dans cet environnement, ce qui facilite leur prise en charge. Un cahier des charges a été rédigé afin que d’autres établissements puissent reproduire ce modèle.
Décideurs en gérontologie, décembre-janvier 2009.