Remboursement des médicaments spécifiques : qui est contre et pourquoi ?

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
28 mars 2017

« Les acteurs sont divisés sur les conséquences d’un déremboursement de ces médicaments dans le parcours des personnes malades », résume le rapport Clanet. « Certains spécialistes, les syndicats de médecins généralistes et le collège de médecine générale ont pris position en faveur d’un déremboursement, suivant en cela l’analyse de la Commission de transparence et considérant que, sans remettre en cause l’efficacité démontrée dans les essais thérapeutiques, l’amplitude d’effet démontrée n’a pas de pertinence clinique en vie réelle. Ils revendiquent le transfert du budget économisé par le non remboursement vers l’apport de moyens supplémentaires dans l’accompagnement du parcours. » problème cardiovasculaire. Et personne ne pourra dire que le risque n’était pas connu. » Pour Claude Leicher, président du syndicat de médecins généralistes MG-France, l’association France Alzheimer se trompe de combat dans cette affaire. C’est aussi ce que disent les médecins des centres mémoire qui, depuis des années, ont toujours la même politique : faire un dépistage le plus précoce possible des patients pour pouvoir leur proposer des médicaments. Mais est-ce bien d’utile d’annoncer très tôt un diagnostic comme celui d’une maladie d’Alzheimer quand, derrière, on propose des molécules qui ne sont pas efficaces ? Et puis il est quand même étrange de considérer que le seul signifiant d’une consultation médicale est le médicament. Ce qui est bénéfique pour les patients, c’est d’abord de répondre à leur souhait de rester à domicile où ils ont tous leurs repères, avec un maintien de relations sociales et amicales. Certes, cela ne permet pas de guérir la maladie mais cela ralentit l’évolution des troubles cognitifs. » Pour la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), « il s’agit d’un « joli tour de magie” puisque les revalorisations, à partir du 1er novembre 2017, de la consultation d’information du patient et des visites longues à domicile, ne correspondent qu’à “la mise en œuvre de la convention médicale d’août 2016”. Ce n’est “que du réchauffé” et il s’agit d’un “effet d’annonce qui évite à la ministre de trancher la question du déremboursement des médicaments anti-Alzheimer, jugés inefficaces”, déplore-t-elle.