Relations intimes et maladie d'Alzheimer (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
27 octobre 2012

Pour Gérard Ribes, « la sexualité est quelque chose de naturel qu’il ne faut pas diaboliser et interdire à une personne malade sous prétexte qu’elle présente des problèmes cognitifs. Entre les cas d’inhibition, très fréquents, et les cas de désinhibition sexuelle, bien moins fréquents mais plus souvent étudiés, il existe une dimension où les relations intimes se vivent normalement et restent un lien fort. Cela concerne un quart des couples touchés par la maladie d’Alzheimer ».  Pour Judith Mollard, « il est très important que la personne malade continue à être touchée, sans pour autant que ce contact charnel soit sexualisé. Les gestes du réconfort apportent également une sécurité interne indispensable. Dans les formations continues que propose France Alzheimer, un intervenant psychomotricien forme les soignants au développement des gestes de toucher thérapeutique qui permettent de redéfinir l’enveloppe corporelle : massages des extrémités (mains, pieds, visage, tête), portage des membres pour apporter de la détente, pression autour du corps pour sécher les patients après la toilette. Ces techniques peuvent aussi être utilisées par les familles pour maintenir une communication non verbale le plus longtemps possible ». En établissement, la relation d’intimité des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer se heurte à de nombreux obstacles, témoigne Rabia Boulahsass, gériatre à Nice : « Pour les personnes qui s’occupent de patients qui ont un discernement altéré avec des troubles cognitifs importants, la difficulté est de respecter la dignité et l’intimité du patient. Les soignants des maisons de retraite nous le disent très clairement. Nous allons devoir gérer le ressenti des familles et des professionnels, malheureusement nous n’avons pas de consensus et pas de formation spécifique pour cela ».