Refus de s’alimenter : accepter que la personne accompagnée s’approprie sa fin de vie
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
La prise en soins d’une personne âgée présentant un syndrome de glissement relève autant d’une réflexion éthique que d’une stratégie de lutte contre la dénutrition, explique Stella Choque. La mise en place d’un projet d’accompagnement personnalisé est un outil de prévention de l’apparition de ce syndrome. Il convient néanmoins de pouvoir réfléchir sur la façon dont nous acceptons que les personnes que nous accompagnons s’approprient leur fin de vie. Le refus alimentaire est souvent une façon de nous signifier que la personne souhaite se retirer de ce monde. » Que faire ? Les soignants doivent tout d’abord écarter une cause organique et traiter les symptômes de la dépression, souligne l’infirmière. Dans cette course contre la mort, les actions doivent se faire simultanément et sans attendre la perte de poids. Les professionnels devront comprendre le facteur déclenchant. Une relation d’aide, parfois associée à une psychothérapie, doit être mise en place. La personne doit pouvoir exprimer sa souffrance et des solutions peuvent parfois être trouvées en aménageant son environnement et en améliorant la prise en soins : prise d’antalgiques, massage, bains de détente, installation confortable, stimulation multisensorielle, sorties vers des lieux qu’elle a aimés, interaction avec des animaux, réunion de famille ou d’amis. Pour les proches comme pour les soignants, « ce refus alimentaire est un traumatisme important qu’il convient d’accompagner. La famille aime manifester son affection en apportant des friandises ou en partageant un bon repas avec son parent. Ce refus alimentaire est vécu comme un rejet de leur affection. Pour les soignants, c’est un échec de leur prise en soins qui leur est renvoyé. »
Doc’ Alzheimer, juillet-septembre 2016.