Recours à la nutrition artificielle : qu'en pensent les infirmières ? Mars 2010
Échos d'ailleurs
Les infirmières hospitalières soignant des personnes au stade avancé de la maladie d’Alzheimer sont de plus en plus confrontées aux conséquences de la progression de la maladie, et s’interrogent sur le recours à la nutrition artificielle. Le centre de droit et d’éthique médicale et le centre de santé et de soins infirmiers de l’Université catholique de Louvain (Belgique) ont interviewé vingt-et une infirmières de neuf hôpitaux flamands. L’implication des infirmières se caractérise par le désir d’apporter “de bons soins”, sur lesquels se fondent leur motivation et leur aspiration à poursuivre le processus de soins. Très tôt dans ce processus, les infirmières développent une image globale (holistic picture) de leurs patients, sur laquelle s’appuie leur vision des « bons soins ». Lorsqu’elles doivent prendre une décision, les infirmières jouent le rôle de messagères et de communicatrices de la conduite à tenir, et tentent de mettre en place les « bons soins ». Les infirmières jugent les décisions des médecins à l’aune de leur propre vision des soins. Si une décision correspond à cette vision, elles la soutiennent. Sinon, elles résistent plus ou moins ouvertement. Certaines infirmières restent passives et en position de retrait, alors que d’autres agissent pour passer outre la décision. L’implication des infirmières cesse après le soin, avec l’accompagnement intensif des patients et de leurs familles.
Int J Nurs Stud. Bryon E et al. Involvement of hospital nurses in care decisions related to administration of artificial nutrition or hydration (ANH) in patients with dementia: A qualitative study. 24 février 2010.