Reconnaître l’apathie pour mieux l’étudier

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Date de rédaction :
18 avril 2015

Un éditorial du Lancet Neurology intitulé « l’apathie, qui s’en soucie ? », rappelle qu’en Grèce, en 301 avant J.-C ., le stoïcisme recommandait de « développer le contrôle de soi pour surmonter les émotions destructrices irrationnelles qui interfèrent avec le raisonnement logique. Apatheia (de a-pathos, sans passion), se référait à l’idéal du calme stoïque. » L’apathie n’est entrée dans la nomenclature médicale qu’en 1893. Un siècle plus tard, en 1990, Robert Marin, de l’Université de Pittsburgh, définissait l’apathie comme un syndrome clinique caractérisé par une réduction des comportements intentionnels en rapport avec un défaut de motivation. Il notait à cette époque l’absence d’intérêt de la communauté médicale pour l’apathie. Et aujourd’hui ? « L’apathie est une caractéristique fréquente des maladies neurodégénératives, mais il est difficile de l’étudier dans les essais cliniques en raison d’obstacles pratiques et conceptuels : données insuffisantes, absence de critères de diagnostic bien établis, présence de facteurs de confusion (notamment une dépression coexistante), effets indésirables des médicaments, absence d’une échelle d’évaluation de référence. Un groupe d’experts internationaux, mené par Jeffrey Cummings, directeur du centre pour la santé du cerveau à la clinique Lou Ruvo de Cleveland (Ohio, Etats-Unis), propose des recommandations pour mieux caractériser l’apathie dans les essais cliniques.

Krack P et al. Apathy : who cares ? Lancet Neurol 2015; 14(5): 465. Mai 2015. www.thelancet.com/journals/laneur/article/PIIS1474-4422%2815%2900031-9/fulltext?rss=yes. Cummings J et al. Apathy in Neurodegenerative Diseases: Recommendations on the Design of Clinical Trials. J Geriatr Psychiatry Neurol, 24 mars 2015. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25809634.