Reconnaissance des sarcasmes : un outil de diagnostic pour la démence fronto-temporale ?
Échos d'ailleurs
On sait que l’interaction sociale est profondément affectée dans la forme comportementale de la démence fronto-temporale, mais comment l’évaluer de façon objective ? De nombreuses personnes présentent un profil clinique compatible avec cette pathologie mais montrent un profil normal en imagerie cérébrale et semblent stables, bien qu’un doute subsiste sur une origine neurologique des troubles. John Hodges, de l’Université de la Nouvelle-Galles-du Sud (Australie), a testé, auprès de quarante-sept personnes, l’échelle TASIT ( The Awareness of Social Inference Test ), couplée à l’imagerie par résonance magnétique, pour évaluer la capacité à identifier l’émotion et le sarcasme dans des vignettes vidéo. Les personnes atteintes de démence fronto-temporale ayant un profil anormal en imagerie cérébrale ont du mal à reconnaître des affirmations sarcastiques ou non sincères, mais pas les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les personnes atteintes de la forme comportementale de la démence fronto-temporale ou le groupe témoin. Le facteur explicatif majeur serait l’incapacité à interpréter l’émotion négative. En imagerie, ce déficit de reconnaissance des sarcasmes apparaît dépendant d’un circuit neuronal comprenant le contexte latéral orbito-frontal, l’insula, l’amygdale et le pôle temporal, particulièrement sur la droite. Selon les auteurs, le TASIT est un test objectif de dysfonction sociale dans la forme comportementale de la démence fronto-temporale, qui permet de repérer les personnes dont la maladie risque d’évoluer rapidement.
www.unsw.edu.au , 12 décembre 2008. Brain . Kipps CM et al. Understanding social dysfunction in the behavioural variant of frontotemporal dementia: the role of emotion and sarcasm processing. 6 janvier 2009.