Rapport Sicard : les réactions (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Le constat est glaçant » pour Laëtitia Clavreul et Cécile Prieur, du Monde, qui titrent : « Le rapport Sicard propose de respecter la volonté des malades jusqu’à donner la mort ». « Prenant acte que la majorité des Français souhaitent être aidés médicalement pour mourir (56 % selon un sondage réalisé par la mission), il propose que la loi Leonetti soit appliquée non pas à la lettre mais dans son esprit et qu’une sédation terminale (administration d’opiacés entraînant le coma puis la mort) puisse être administrée par les médecins aux patients qui l’auraient demandé de façon réitérée. Sans le recommander explicitement, la mission Sicard ouvre par ailleurs la réflexion sur le suicide assisté, soit la possibilité laissée à un malade incurable d’absorber un produit létal : si la société devait adopter cette direction, ce serait à l’État d’en assumer la responsabilité, pointe le rapport. Enfin, la mission écarte l’euthanasie dite active, un geste médical radical, estimant qu’elle franchirait la barrière d’un interdit ». Pour Le Monde, « l’extrême sensibilité du débat a conduit M. Hollande à réagir vite. À peine reçues les propositions de la mission, l’Élysée a annoncé qu’il saisissait le Comité consultatif national d’éthique, attendant un avis sur trois points : les directives anticipées écrites par les patients, que la mission veut voir améliorées ; les « conditions strictes pour permettre à un malade conscient et autonome, atteint d’une maladie grave et incurable, d’être accompagné et assisté dans sa volonté de mettre lui-même un terme à sa vie » ; les conditions pour « rendre plus dignes les derniers moments d’un patient dont les traitements ont été interrompus à la suite d’une décision prise à la demande de la personne ou de sa famille ou par les soignants ».
Le Monde, 19 décembre 2012.