Rapport Grand Age et autonomie (Libault) : qu’en pense France Alzheimer ?
Droit des personnes malades
France Alzheimer a participé à la concertation Grand âge et autonomie, notamment à l’atelier no 7 « Aidants, familles et bénévolat », et les associations départementales ont participé aux forums régionaux. À la lecture du rapport Libault, Joël Jaouen, président de l’Union nationale France Alzheimer, souhaite rester vigilant quant au guichet unique envisagé pour les personnes âgées dans les départements : ces dispositifs coexisteront-ils avec les maisons départementales de l’autonomie, en lien avec la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie ou les remplaceront-elles ? Le rapport préconise une enveloppe de 550 millions € pour le secteur de l’accompagnement à domicile (SAAD). Rester à domicile Joël Jaouen alerte : « aujourd’hui, je ne peux que dénoncer une fois de plus le côté obsolète de la grille AGGIR [Autonomie gérontologique – groupes iso-ressources, utilisée pour évaluer le degré d’autonomie de la personne en vue du versement de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA)]. Une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer est classée en GIR 4 pendant 60 à 65 % de sa vie de malade [groupe iso-ressources 4 : une personne ne pouvant pas se lever, s’asseoir ou se coucher seule mais qui, une fois levée, peut se déplacer à l’intérieur de son logement et qui a besoin d’aides pour la toilette et l’habillage, ou une personne sans problème locomoteur mais qui doit être aidée pour les soins corporels et les repas]. Or c’est précisément pendant cette période de la maladie que l’aidant reçoit le minimum d’aide. Ce n’est pas logique car c’est le moment le plus fatigant, le plus épuisant pour l’aidant. Paradoxalement, quand la personne est en GIR 1, c’est là que la prise en charge par la sécurité sociale est la plus complète et que l’aide financière est plus importante pour l’aidant [groupe iso-ressources n°1 : personne en perte d’autonomie totale physique comme mentale nécessitant une aide en continu ou personne en fin de vie]. Le rapport Libault ne parle pas expressément de la remise à plat de la grille AGGIR. Or ce rapport va nourrir la future loi dépendance : c’est donc le bon moment pour le faire. Nous avons besoin de réalité de terrain, de concret au sein de cette future loi attendue pour l’automne prochain. »
Doc’Alzheimer, avril-juin 2019.