Rapport Clanet : les alternatives thérapeutiques non médicamenteuses

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
28 mars 2017

Le rapport Clanet énumère divers types d’interventions (« remédiation cognitive et jeux d’entrainement cérébral ; stimulation cognitive, ergothérapie, exercice physique et interventions multi-domaines ; massages et thérapie de contact ; musicothérapie ; thérapies comportementales, thérapie par réminiscence ; additifs alimentaires, régimes et autre produits “naturels” : vitamines E, B, D, oméga 3 etc. ») identifiés dans des revues de la littérature (Pimouguet C et al, 2017 ; Charras K et al, 2016). « Si certaines d’entre elles apportent quelques éléments de preuve, il faut constater que les conclusions des méta analyses se terminent toujours de la même façon : pas ou faible niveau de preuve, nécessité d’études complémentaires de méthodologie plus rigoureuse. Les études les plus récentes et les mieux menées méthodologiquement (PLASA, ICTUS, ETNA 3) échouent également à démontrer l’efficacité des interventions proposées. Toutefois, une étude récente en vie réelle apporte une preuve de l’intérêt de l’ergothérapie effectuée dans le cadre de l’intervention des équipes spécialisées Alzheimer chez les personnes au stade de démence légère et confirme le bien-fondé de la mise en place de ce dispositif (Pimouguet C et al, 2017). La pratique clinique montre également dans de nombreuses situations que des interventions adaptées aux besoins de la personne et individualisées peuvent apporter un gain en terme d’amélioration de la qualité de vie. » Le Pr Clanet poursuit : « dans la méthodologie des études, l’essai clinique contrôlé randomisé reste la référence pour l’obtention d’un niveau élevé de preuve. Cependant il est loin d’être adapté à tous les types d’intervention pouvant être évaluées, en raison notamment des critères de sélection de la population, de la difficulté et de l’acceptabilité de la randomisation, de la standardisation et de l’intensité de l’intervention, de la définition du groupe contrôle, du choix des critères de jugements, évaluation en insu [aveugle] etc… Les interventions psychosociales, comme l’évaluation des médicaments ne doivent pas échapper à l’exigence scientifique. La réalisation de telles études impose l’appui sur des préconisations méthodologiques encore insuffisantes, qui devraient faire l’objet de recommandations d’experts en ce domaine. Il est également nécessaire de constater que de telles études, dont les coûts sont aussi élevés que les essais de médicaments, trouvent difficilement les financements nécessaires, par manque d’intérêt de l’industrie et l’absence de compétitivité dans les appels d’offres académiques. »

Ministère des Affaires sociales et de la santé. Quel parcours pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ? Clanet M (rapp.).  11 avril 2017. www.marisoltouraine.fr/wp-content/uploads/2017/04/11-04-2017-Rapport-Pr-Michel-CLANET-Alzheimer.pdf(texte intégral). Charras K et al. Évaluation des interventions psychosociales pour la maladie d’Alzheimer : quelles leçons tirer des méta-analyses de la Cochrane Library ? Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2016 ; 14 (1) : 104- 114. Mars 2016. Pimouguet C et al. Benefits of Occupational Therapy in Dementia Patients: Findings from a Real-World Observational Study. J Alzheimers Dis 2017; 56(2) : 509-517. 24 janvier 2017. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27983551.