Qui veut faire une partie ?

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
13 mai 2020

Le jeu est-il possible en institution ?, s’interroge Cécile Bacchini, psychologue. Quel sens donner à ces temps ludiques et d’animation ? Comment valoriser leur visée thérapeutique ? Quelle approche adopter pour encourager les participants à profiter des bénéfices cognitifs et psychologiques des jeux ? Doc’Alzheimer consacre un dossier au jeu en établissement. Blandine Bastide, animatrice, et Nathalie Corte, directrice de la résidence Camille-Claudel de Villeurbanne (Rhône), qui accueille 48 résidents atteints de la maladie d’Alzheimer, ont mis le jeu au cœur du projet d’établissement, pour développer les liens intrafamiliaux, intergénérationnels et interinstitutionnels. Le jeu est un médiateur de complicité. Pour Stéphanie Berteau, ludothécaire et formatrice à Aix-les-Bains (Savoie), le jeu est une activité qui s’insère aisément dans le quotidien des aidés et des aidants, et s’inscrit dans leur temps libre pour que celui-ci ne soit pas un temps vide, douloureux et isolé. Encore faut-il que le jeu soit adapté et que l’attitude des professionnels soit bienveillante et non infantilisante, rappelle Alexandra Marquet, de Doc’Alzheimer. Qui choisit le jeu ? En imposant un jeu ou des règles, on peut aller à l’échec, explique l’ergothérapeute Agnès Vitrou. Nos représentations culturelles influent sur la façon de faire jouer des personnes âgées. Le choix des jeux, le cadre mis en place, nos attentes vis-à-vis du groupe sont directement en lien avec notre vision du jeu et du vieillissement, et la formation professionnelle permet de dépasser les préjugés et ajuster les pratiques, explique Cédric Gueyraud, gérant de FM2J, centre national de formation aux métiers du jeu et du jouet à Lyon, et chargé d’enseignement à l’Université Lumière-Lyon 2 (lauréat d’une bourse doctorale de la Fondation Médéric Alzheimer).

Doc’Alzheimer, octobre-décembre 2017.