Quelles sont les causes réelles de la démence ?
Échos d'ailleurs
Une étude prospective multicentrique, menée par l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), portant sur quatre cent soixante-six personnes ayant fait don de leur cerveau, a relevé les facteurs causaux (risques attribuables) de la démence au décès : l’âge (18%), un cerveau de petite taille (12%), des plaques neuritiques dans le néocortex (8%) et des neurofibrilles (11%), [marqueurs de la malade d’Alzheimer] une maladie des petits vaisseaux (12%), des pathologies vasculaires multiples (9%), une atrophie de l’hippocampe (10%), une angiopathie amyloïde cérébrale (7%) et des corps de Lewy (3%). Ces proportions ne sont pas applicables à la population en vie, mais sont une estimation de la contribution des différentes pathologies sous-jacentes à la démence, dont les causes sont multiples. Pour les auteurs, l’impact d’un traitement qui serait dirigé contre une pathologie spécifique pourrait être important si la démence était monocausale, mais beaucoup moins impressionnant pour la majorité de la population, chez qui les causes sont mixtes. Ces données justifient d’envisager différentes stratégies et thérapies associées, pour agir sur les déterminants dégénératifs et vasculaires du déclin cognitif et de la démence.
Mais tout n’est pas aussi simple. Le déclin cognitif varie aussi selon l’âge. L’Institut de santé publique de Cambridge, s’appuyant sur une son étude longitudinale de la population locale vieillissante des personnes de soixante-quinze ans et plus, a développé un modèle en trois phases : un déclin lent des capacités cognitives (41% de l’échantillon), un déclin accéléré (54%), puis une chute rapide (5%). Des scores cognitifs faibles dans les deux premiers groupes sont associés à un faible niveau d’éducation. Des méthodes analytiques plus fines sont nécessaires pour expliquer ces trois trajectoires de la cognition.
PloS Med. Matthews FE, Brayne C et al. Epidemiological pathology of dementia: attributable risks at death in the medical research council cognitive function and ageing study. Novembre 2009. Int Psychogeriatr. Terrera GM, Brayne C et al. One size fits all? Why we need more sophisticated analytical methods in the explanation of trajectories of cognition in older age and their potential risk factors. 12 novembre 2009.