Quelles conséquences la perte des sens ajoute-t-elle aux maladies cognitives ?

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Date de rédaction :
29 avril 2014

Pour la gériatre Laurence Gangnant, les conséquences de la perte des sens sont multiples, à tous les stades de la maladie cognitive. « Dès le début de la maladie, les difficultés attentionnelles rencontrées par le patient peuvent être majorées par une perte de la vue et/ou de l’audition. La tendance au repli et à la restriction de leur communication peut s’en trouver renforcée. La démarche diagnostique, au début des troubles, peut être aussi plus complexe. Il est difficile d’objectiver un défaut de mémorisation quand l’information à mémoriser (la question du conjoint, l’information du jour, le “je te l’ai déjà dit”…) n’a pas été vue ou entendue. La perte des sens a aussi une influence sur les troubles du comportement. Ainsi l’apathie, c’est-à-dire le désintérêt vis-à-vis des activités antérieures, souvent associé à une moindre réaction aux circonstances émotionnelles, pourra aussi contribuer à une plus grande anxiété, voire une plus grande agitation dans les stades les plus sévères. Le risque de chutes est démultiplié si, aux troubles cognitifs, s’associe un déficit visuel. Enfin, les pertes du goût et/ou de l’odorat augmentent le risque de dénutrition associé aux maladies cognitives. »

Géroscopie pour les décideurs en gérontologie, mai 2014.