Quelle reconnaissance pour l’aide à domicile ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« C’est parfois frustrant de se sentir tout petit dans son coin, pas vu, pas entendu, alors que nous fournissons un énorme travail, à tous les postes sur tous les fronts », explique une directrice de structure à Garches. « Lorsque l’on prend le temps de discuter avec les professionnels du secteur, on ne peut qu’être frappé par la récurrence des mots “ombre” et “reconnaissance”, témoigne Marie Pragout, qui propose un dossier dans le Journal du domicile : « l’aide à domicile vit dans l’ombre du soignant et du grand-frère sanitaire, dans l’ombre de l’employé de ménage, avec qui on la confond souvent, dans l’ombre des machines encensées par la silver économie et enfin, à l’ombre de son ancêtre oublié et pourtant encore bien présent ici et là, la domesticité. » La FEPEM (Fédération des particuliers employeurs), l’UNA (Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles), l’ADMR (Union nationale du service à la personne), ADESSA (Fédération nationale d’associations et de structures à but non lucratif d’aide, de soins et de services à domicile), des organismes sociaux, des syndicats et des entreprises issues d’autres secteurs ont rejoint l’association Priorité à la personne, « preuve que le thème de la reconnaissance, y compris économique, de la valeur relationnelle, au cœur de l’aide à domicile, représente aujourd’hui une actualité et une perspective. » Quatre séances de travail sur le sujet ont eu lieu de juin 2013 à juin 2014 au Conseil économique, social et environnemental (CESE), pour produire un manifeste. On peut y lire : « susciter la capacité de libre expression de la personne, en écartant toute démarche intrusive dans sa vie privée, ses données personnelles et ses valeurs ». « C’est un choc culturel que vous êtes en train de créer », a déclaré Jean-Paul Delevoye, président du CESE, lorsque les fédérations professionnelles lui ont présenté le manifeste.
Le Journal du domicile, août-septembre 2014.