« Quel moi suis-je aujourd’hui ? »

Société inclusive

Date de rédaction :
11 février 2017

« Which me am I today ? » (Quel moi suis-je aujourd’hui ?) : c’est l’intitulé du blog de Wendy Mitchell. « Je suis jeune de soixante ans, je vis une vie heureuse dans le Yorkshire (Royaume-Uni), j’ai deux filles et j’ai continué à travailler à temps complet aux services nationaux de santé jusqu’à fin mars 2015, lorsque j’ai choisi de prendre une retraite anticipée pour me permettre de profiter d’être moi (enjoy being me) pendant que j’en suis capable. Je n’ai jamais tweeté, ou blogué, ou été sur Facebook de ma vie, mais depuis mon diagnostic de maladie d’Alzheimer, tout a changé dans ma vie, alors pourquoi ne pas m’y mettre ? J’espère que vous trouverez intéressant mon discours décousu », écrit-elle. « J’ai commencé ce blog pour me permettre, tout d’abord, d’écrire toutes mes pensées avant qu’elles ne se perdent. Heureusement, la partie de mon cerveau qui me permet de taper sur un clavier n’est pas cassée, et écrire m’est plus facile que parler. J’ai des calendriers qui gèrent l’avenir. Ce blog me sert pour me rappeler ce que j’ai fait et ce que j’ai dit dans le passé, c’est ma mémoire. Si quelqu’un décide de suivre mes divagations, cela servira à sensibiliser davantage au manque de compréhension et de recherche sur la maladie d’Alzheimer. J’espère que cela transmettra l’impuissance (helplessness) de ceux qui vivent avec un diagnostic de démence : comme il n’y a pas de traitement, l’issue est inévitable. Pourtant, j’espère aussi pouvoir transmettre l’idée que malgré notre diagnostic, des gens comme moi avons toujours une contribution substantielle à apporter ; nous avons toujours le sens de l’humour ; nous avons toujours des sentiments. J’espère montrer la réalité : essayer de faire face jour après jour à l’environnement toujours changeant que la démence jette à ceux qui vivent avec le diagnostic. Bien vivre avec une démence est une question d’adaptation : nous adapter à de nouvelles façons de nous rendre capables de vivre mieux, plus longtemps avec la démence. Je ne veux pas de sympathie. Je veux simplement sensibiliser les gens davantage. » Sur son blog du 27 février 2017, elle raconte avec beaucoup d’humour la visite des techniciens de maintenance de son installation de gaz : « ces personnes auraient besoin d’une formation pour savoir s’adresser à des personnes atteintes de démence. Je ne dois pas être la seule dans ce cas. Si vous faites bien les choses pour nous, vous le ferez bien pour tant d’autres… »