Quel modèle social résistera le mieux à la crise financière ? (1)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 octobre 2009

La croissance des dépenses d’assurance maladie prévue pour 2010 ( 3%), est supérieure à la croissance économique ( 0.75%). Le déficit de la sécurité sociale a doublé entre 2008 et 2009 pour atteindre 23.5 milliards d’euros. Selon le gouvernement, c’est la conséquence directe de la récession et du manque de recettes lié au recul de la masse salariale, mais la hausse des prélèvements obligatoires est exclue pour ne pas obérer la croissance. La dette atteindra soixante milliards d’euros en 2010 et sera financée par l’ACOSS (Agence centrale des organismes de Sécurité sociale) via l’agence France Trésor qui émettra des billets de trésorerie.
Selon Antoine Reverchon, du Monde, le « trou de la sécu » est devenu, dans le langage courant comme dans les plus savants débats économiques, le symbole de l’incapacité du « modèle social français » à affronter les défis de la compétition mondiale, tant ses coûts pèseraient sur le dynamisme de l’économie hexagonale. Les pays anglo-saxons, qui ont su alléger la charge des assurances maladie et des pensions en les confiant au marché, ou les pays scandinaves, qui ont su rationaliser la gestion de leurs systèmes sociaux, feraient beaucoup mieux. Mais la crise économique a changé cette perception traditionnelle. Tout à coup, les mérites d’un système pesant, mais protecteur, ont été reconnus, au regard de la situation des retraités et chômeurs britanniques ou américains, victimes des trous dans les mailles du « filet social ». Le « modèle social français » aurait donc fait la preuve de sa résilience. Mais la crise, en aggravant les déficits, permet de rendre audibles d’autres approches.

www.agevillagepro.com, 5 octobre 2009. Le Monde, 12 octobre 2009.