Qu’aurait dit Freud de la maladie d’Alzheimer ? (1)

Recherche

Date de rédaction :
16 mars 2012

Pour Géraldine Pierron-Robinet, psychologue clinicienne à l’hôpital de jour de psychiatrie de l’âge avancé Le Rempart à Rouffach (Haut-Rhin), « la maladie d’Alzheimer doit à l’heure actuelle être étudiée dans son aspect pluridimensionnel : neurologique, cognitif et psychopathologique. Dans cette optique se pose la question de l’intérêt de développer une approche intégrative qui aurait pour objectif de mieux articuler les avancées théoriques des différentes disciplines afin de proposer une synthèse conceptuelle dans un renouvellement de perspectives cliniques. Cette approche s’écarterait ainsi de la formulation d’hypothèses étiologiques pour envisager le sujet dans sa globalité somato-psychique et le trouble dans sa complexité fonctionnelle pour aboutir à une meilleure prise en charge thérapeutique de ces patients » : « il s’agit d’établir des zones de convergence cliniques entre des disciplines antagonistes au plan épistémologique [étude critique des sciences, destinée à déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée]. Une approche moniste [purement organique] du sujet ne peut faire abstraction des mécanismes psychopathologiques impliqués dans l’apparition des troubles, ainsi que de leurs interactions avec les processus neurophysiologiques » : « si les aires cérébrales et les mécanismes neurophysiologiques impliqués dans le traitement des émotions sont aujourd’hui identifiés avec certitude, il n’en va pas de même de la genèse des émotions pas plus que de leur extrême variabilité individuelle que interroge en premier ressort la subjectivité ».

Pierron-Robinet G. Pour une approche intégrative de la maladie d’Alzheimer. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2012 ; 10(1) : 73-81.