Quand les personnes malades oublient de manger

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 mars 2009

La dénutrition protéino-énergétique est une pathologie fréquente dans la maladie d’Alzheimer (30% à 40% des cas à tous les stades de la maladie). A l’occasion du MEDEC, Catherine Clément, diététicienne au CHU de Rennes et membre de l’Association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN), a animé un atelier pour expliquer comment prévenir et prendre en charge la dénutrition chez les personnes malades en adaptant l’alimentation de manière personnalisée. La dénutrition s’explique en partie par l’augmentation des dépenses caloriques en raison d’une déambulation fréquente et surtout par la diminution des apports nutritionnels. La maladie modifie le rapport à la nourriture. Les personnes malades ne pensent souvent plus à manger ou oublient qu’elles n’ont pas mangé. Sont également en cause l’anorexie engendrée par la dépression, la texture des aliments qui n’est plus adaptée en raison des difficultés à mâcher, les médicaments qui modifient le goût, les régimes abusifs en cas de tendance au surpoids ou au diabète, qui vont majorer le risque de dénutrition. A côté des apports caloriques souvent trop bas, les apports protéiques sont également insuffisants, les personnes âgées consommant moins de viande et se contentant souvent le soir d’un potage et d’un yaourt. Selon Catherine Clément, les aidants doivent être vigilants sur la manière dont les personnes malades se nourrissent, prendre en compte tout changement de comportement alimentaire (plats non finis, surtout le plat de résistance, anorexie sélective et dégoût pour les plats salés, attirance vers les produits sucrés) et les signes de perte de poids (alliance qui tombe, vêtements trop grands, dentier mal adapté…)
www.la-cuisine-collective.fr , mars 2009.