« Quand j’ai le moral dans les chaussettes, je lui parle un peu et c’est reparti »
Société inclusive
Jean-Louis Lieber, d’Albert (Somme), est aidant de sa femme Marie-Thérèse, atteinte de la maladie d’Alzheimer, depuis huit ans. « Isolé et fatigué, il endosse son rôle sans se plaindre. Parce qu’il ne peut pas faire autrement », écrit Emmanuelle Bobineau, du Courrier picard. La journaliste avait interviewé Jean-Louis Lieber il y a trois ans. La maladie a gagné du terrain : « Marie-Thérèse ne parle plus, elle n’ouvre que rarement les yeux, mais demeure sensible à la voix (de son mari surtout) et au toucher. » « Dans sa bulle de solitude, Jean-Louis peut compter sur l’aide et la gentillesse de l’auxiliaire de vie et de l’aide-soignante qui viennent l’aider quotidiennement. Trente minutes matin et soir. « Elles sont mon rayon de soleil », dit-il. Ses « filles », comme il les appelle, l’aident à faire la toilette de Marie-Thérèse et à l’habiller. Mais c’est lui qui choisit les tenues. Il y tient. C’est aussi lui qui s’occupe de son visage. Il refuse qu’Alzheimer emporte tout. Marie-Thérèse était coquette avant la maladie, elle le restera. Il fait fi de ses propres douleurs liées à sa neuropathie et de sa fatigue pour Marie-Thérèse. « Quand j’ai le moral dans les chaussettes, je vais la voir, je lui parle un peu et c’est reparti. »
www.courrier-picard.fr/, 5 octobre 2014.