Psychomotriciens

L’Association France Alzheimer Paris SEN a demandé à une psychomotricienne d’expliquer son intervention auprès de personnes atteintes la maladie d’Alzheimer. Le bilan et les soins psychomoteurs sont prescrits par un médecin, qui établit les modalités de suivi. Les psychomotriciens exercent essentiellement en structure collective, leur activité n’étant pas remboursée par l’assurance maladie. Que visent les soins psychomoteurs ? Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer subissent une altération progressive des repères spatiaux intégrés à leur propre corps (droite-gauche, devant-derrière, axe corporel), perturbant leur organisation spatiale et gestuelle. Maintenir ces repères propres permet d’amoindrir leur retentissement sur l’intégration de l’espace environnant. Les soins s’adressent à la personne dans son ensemble. Le corps a été, dans l’enfance, la première voie de l’échange et de la compréhension. En revalorisant son image et ses fonctions, la psychomotricité soutient le sentiment d’exister. Il existe deux grandes indications pour une prise en soins en psychomotricité. En premier lieu, la remédiation à des pertes ou troubles de fonctions spécifiques, telles que l’équilibre, la coordination motrice, les gestes fins, la stimulation du potentiel des fonctions sensorielles et motrices, de l’attention, de la mémoire. En second lieu, l’action thérapeutique (qui n’est pas absente dans la remédiation), en priorité pour les malades souffrant d’angoisse, de repli, d’apathie ou d’agitation. L’appropriation d’une meilleure conscience du corps, de nouveaux moyens de communication, font accéder à davantage de conscience en soi, de sécurité, de présence à l’environnement et de nouvelles capacités à y réagir. Dans le traitement des problèmes psychologiques et comportementaux, le psychomotricien, au sein d’une équipe de soins, participe dans certains cas à éviter ou minimiser la prise de médicaments. Un volet important de l’activité des psychomotriciens est la formation des accompagnants familiaux et professionnels à la connaissance des conséquences de la maladie, les attitudes qui sécurisent la personne malade ou qui la stimulent, la communication non verbale.

Association France Alzheimer Paris SEN, avril 2009.