Psychomotriciennes : qui sont-elles ? Que font-elles ? (1)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
30 novembre 2011

« Bien-être corporel, mise à distance des angoisses, réactivation de sensations archaïques, omniprésence du corps et des émotions, restauration de l’image de soi, moments de plaisir » : « il est réconfortant de constater combien la communication non-verbale, et plus largement la sollicitation des capacités existantes et en particulier perceptives, se situent au cœur des pratiques professionnelles de ceux qui accompagnent les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer », écrivent Michèle Frémontier, directrice de la Fondation Médéric Alzheimer, et Jean-Pierre Aquino, gériatre et conseiller technique, en exergue des résultats de l’enquête nationale menée par la Fondation en 2011 auprès de quatre mille huit cents psychomotriciens, dont mille deux cents ont répondu. Qui sont les psychomotriciens ? C’est une profession féminine à 90 %, âgée en moyenne de quarante-deux ans, avec un mode d’exercice salarié à 93%. 26% des répondants à l’enquête sont intervenus auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, dont 17 % pendant la semaine précédant l’enquête, prenant en charge en moyenne treize patients Alzheimer durant cette semaine. 49% des psychomotriciens estiment que les prescriptions médicales qui permettent leurs interventions sont plutôt difficiles à obtenir, 46% déclarent qu’elles ne sont pas assez explicites, et 60% qu’elles ne précisent jamais le nombre de séances de psychomotricité. L’évaluation initiale des capacités psychomotrices réalisée avant toute intervention dure un peu plus d’une heure en moyenne. Dans 79% des cas, elle est immédiatement suivie d’une prise en charge. Les interventions les plus fréquemment réalisées par les psychomotriciens portent sur « la réadaptation émotionnelle dans la marche et la prévention des chutes » (76% des répondants), « la régulation du tonus et de l’émotion » (78%), « la conscience corporelle, l’équilibre, la motricité générale » (92%), « la régulation des troubles psychomoteurs non productifs » (76%) ou productifs (72%). Les médiations les plus souvent utilisées par les psychomotriciens pour les aider dans leurs interventions sont « la gymnastique psychomotrice » (79% des répondants), « le toucher thérapeutique » (78%), « la relaxation » (70 %). 79% des répondants déclarent rencontrer des difficultés dans la prise en charge des malades Alzheimer, principalement liées aux caractéristiques de la maladie.

Fontaine D (coord.). Psychomotriciens et maladie d’Alzheimer. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer, n°22, décembre 2011. www.fondation-mederic-alzheimer.org. www.agevillagepro.com, 12 décembre 2011.