Pronostic vital
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Une revue systématique de la littérature, menée par la division de gériatrie de l’Université de Californie à San Francisco (Etats-Unis) et portant sur plus de vingt mille articles scientifiques, a identifié seize indices prédictifs du risque de mortalité des personnes âgées à un horizon de six mois à cinq ans. Chaque étude présente des biais potentiels, préviennent les auteurs, et il faut encore tester la validité de ces facteurs de façon indépendante dans des populations hétérogènes. Quoi qu’il en soit, l’idée de pouvoir prédire les chances de survie d’une personne malade intéresse la presse grand public : « il est désormais possible d’évaluer l’espérance de vie d’un patient, afin d’ajuster son traitement », titre le blog de veille Big Browser du Monde. « Une personne de plus de quater-vingts ans qui cumule insuffisance cardiaque congestive, reins défaillants, perte de poids et d’appétit, capacités cognitives déclinantes et besoin d’assistance quotidienne a 69 % de chances de mourir dans les six mois. Il est donc préférable de l’hospitaliser », peut-on lire. « Aujourd’hui, les médecins agissent à l’aveuglette quand il s’agit de traiter des patients âgés », estime le New York Times. « Car soigner est aussi un pari sur l’avenir : les bénéfices d’une opération ou d’un traitement se font parfois ressentir des années plus tard, tandis que les complications et effets secondaires apparaissent, eux, immédiatement. Un constat qui va dans le sens de tous ceux qui se dressent contre l’acharnement thérapeutique dans les hôpitaux ».
Yourman LC et al. Prognostic indices for older adults: a systematic review. JAMA 2012 ; 307(2); 182-192. 11 janvier 2012. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22235089, www.eprognosis.org/, janvier 2012. www.nytimes.com/2012/01/11/health/using-interactive-tools-to-assess-the-likelihood-of-death.html?_r=2, 10 janvier 2012. Le Monde, 12 janvier 2012.