Promouvoir les approches non médicamenteuses

La revue de consommateurs Que Choisir reprend l’avis et la recommandation de la Haute autorité de santé (HAS) concernant la prescription de psychotropes chez la personne âgée, soulignant notamment que le taux d’exposition aux neuroleptiques passe de 2.9% au sein de la population âgée à 16.1% pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer hébergées en établissement. C’est « beaucoup trop ! », alerte la journaliste Micaella Moran, qui écrit : « un accompagnement médico-social adapté fait beaucoup pour le bien-être du patient et réduit son agitation. Cela requiert une prise de conscience et une formation ad hoc (médecins, infirmiers, aides-soignants, entourage…) ». C’était le thème de deux colloques récents organisés par Agevillage.com. Des professionnels sont venus y témoigner de leurs pratiques : des conteurs dans les hôpitaux et maisons de retraite, des oeuvres d’art réalisées en commun en accueil de jour pour renforcer l’estime de soi, des chansons écrites par des patients et leurs familles puis enregistrées sur CD, de la musique (jouée, écoutée) qui agit sur l’anxiété et la dépression (l’université de Montpellier a mis en place un diplôme universitaire d’art-thérapie et de musicothérapie adaptées aux sujets âgés)… Selon ces professionnels, l’agressivité du patient est due à 20 % à sa maladie, à 80 % à une prise en charge inadaptée. Plus la maladie s’installe, plus le besoin d’affection augmente ». La journaliste ajoute : « les attitudes du malade ont du sens, elles ne sont pas uniquement des symptômes de la maladie, d’où l’importance de connaître son histoire de vie. Ces initiatives innovantes montrent qu’il faut faire tomber les barrières entre le médical et le psycho-social. Et que si la recherche annonce « pour demain » un vaccin ou un médicament pour vaincre cette maladie, c’est dès aujourd’hui que ces techniques apportent un espoir aux malades et à leurs familles ».

www.agevillage.com, 25 janvier 2010. www.quechoisir.org, 5 décembre 2009.