Promouvoir l’empathie chez les professionnels
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Selon le modèle élaboré par la psychologue israélienne Jiska Cohen-Mansfield, les besoins non satisfaits des personnes atteintes de démence sont influencés par leurs habitudes de vie et leur personnalité, leur état de santé physique et mental, leur environnement physique et psychologique. Le comportement qu’elles manifestent peut être un moyen de répondre à ces besoins non satisfaits, de communiquer ces besoins, ou le résultat d’une frustration. Pour pouvoir répondre aux besoins des personnes malades, encore faut-il savoir être à l’écoute des personnes. Les psychologues britanniques Ian James et ses collègues, du Campus du vieillissement et de la vitalité des services sanitaires et sociaux du Northumberland, et Gary Lewis, de l’équipe mobile des comportements difficiles de l’Université de Newcastle, lors d’une séance de formation de personnels soignants, leur ont posé deux questions pour développer leur capacité d’empathie : 1/ imaginez que vous soyez aujourd’hui un résident dans la maison de retraite dans laquelle vous travaillez : décrivez le principal aspect des soins qui serait le plus difficile pour vous ; 2/ comment réagiriez-vous dans cette situation difficile ? Les situations jugées difficiles sont : se montrer nu ; être incapable de réaliser les activités de la vie quotidienne (ménage, préparation des repas, utiliser les technologies ; être incapable de prendre soin de soi ; être confronté à une violation de ses principes et croyances (que d’autres prennent des décisions fondées sur ce qu’elles pensent être bonnes pour moi ; être forcé de rencontrer de nouvelles personnes ; ne pas devenir un mouton ; être capable de dire ce que je pense). Les réactions à ces inquiétudes sont l’anxiété, la dépression, l’agitation, la frustration. « Cet exercice a aidé les soignants à voir que certaines réactions des résidents ne sont pas dues à la démence, mais plutôt aux difficultés à vivre dans un univers de soins. Certains soignants ont même souligné que leurs réponses pourraient porter les autres à les étiqueter sous le vocable : « personne difficile ou problématique. »
James I et al. Living in care: an exercise to promote empathy. J Dementia Care, septembre-octobre 2016.