Projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement : réactions (2)
Droit des personnes malades
Les acteurs de l’aide à domicile restent sur leur faim : si le rôle des services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) est valorisé dans le projet de loi, « cette reconnaissance ne s’accompagne pas des réponses aux difficultés d’un secteur à bout de souffle en raison d’un manque chronique de financement qui provoque des déficits structurels ». Contrairement à ce que réclament les associations, le texte n’envisage pas de revenir sur le double régime d’agrément ou d’autorisation des services d’aides aux personnes fragiles. Enfin, le projet de loi confère aux « résidences autonomie » une mission de prévention de la dépendance et institue un socle minimal de prestations, ce que regrette L’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées), pour qui ces dispositions vont « accroître les obligations des structures sans qu’elles ne disposent de moyens d’y répondre. » Pour la FNAPAEF (Fédération nationale des associations de personnes âgées et de leurs familles), la loi « passe à côté des attentes majeures des citoyens », avec « l’abandon d’une prise en charge par la solidarité nationale », « le maigre financement par la seule CASA (contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie), « le maintien inacceptable de la barrière d’âge, qui contrevient aux principes républicains ». Concernant l’aide aux aidants, « cinq cents euros par an et par aidant pour financer une semaine d’hébergement temporaire, quinze jours en accueil de jour ou encore vingt-cinq heures supplémentaires d’aide à domicile : certains diront que c’est un début, mais qui peut croire que cela soulagera, sur l’année, les familles épuisées ? C’est impossible. » Pour le CISS (Collectif interassociatif sur la santé), « c’est sur les aidants que repose le système de maintien à domicile. C’est parce que les aidants fournissent une prise en charge bénévole que le domicile est beaucoup moins cher que l’hébergement. Le maintien à domicile sans aidant familial est au moins deux fois plus cher que l’EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). »
Actualités sociales hebdomadaires, 19 septembre 2014. www.lamaisondelautonomie.com, 21 septembre 2014. www.lamaisondelautonomie.com, 16 octobre 2014.