Projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement : réactions (1)
Droit des personnes malades
« Le vote en première lecture (302 voix pour et 181 contre) est en soi un événement, tant cette réforme de la prise en charge de la perte d’autonomie, promise par Nicolas Sarkozy dès 2007, puis repoussée d’année en année malgré la tenue d’un large débat national en 2011, était attendue. Ce texte plutôt consensuel est néanmoins loin de l’ambition initiale, qui était de créer un droit universel à compensation de la perte d’autonomie à travers la création d’un cinquième risque de protection sociale. Son périmètre est en outre limité au maintien à domicile », analyse Noémie Colomb, d’Actualités sociales hebdomadaires. Ce texte « apportera certes quelques avancées » mais « vous nous proposez un moteur de Solex dans une carrosserie de berline », de sorte qu’il faudra « très vite rouvrir le dossier » pour répondre aux difficultés à financer une maison de retraite pour un parent dépendant, a estimé la députée des Ardennes Bérengère Poletti, au nom de l’UMP. « Mieux, c’est toujours plus que rien », a répondu Laurence Rossignol, secrétaire d’État chargée de la Famille, des personnes âgées et de l’autonomie, dans une allusion à la promesse non tenue d’une réforme de la dépendance pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. La CFDT Retraités déplore que le législateur n’ait pas prévu la présence des personnes âgées dans la conférence des financeurs, chargée de prévoir les actions en matière de prévention de la dépendance au plan départemental. « Les rédacteurs du projet de loi semblent avoir oublié que les retraités sont les financeurs ! En outre, comment voulez-vous qu’une population adhère à un programme de prévention si elle ne participe pas à son élaboration ? », s’insurge le syndicat.
Actualités sociales hebdomadaires, 19 septembre 2014.