Programmes de télévision adaptés
Société inclusive
Selon une synthèse de la recherche publiée en 2010 par la Société Alzheimer britannique, les personnes atteintes de démence éprouvent des difficultés de perception visuelle, notamment une incapacité à comprendre et interpréter des images complexes ou bougeant trop rapidement, comme cela est souvent le cas dans un programme typique de télévision, explique Helen Bate, spécialiste en communication visuelle et fondatrice de Pictures to Share CIC, une entreprise sociale produisant des livres illustrés et autres supports de soutien pour personnes atteintes de démence. Des travaux menés en 2009 par Kate de Medeiros, professeur assistant au département de gérontologie et sociologie de l’Université de Miami (Floride, Etats-Unis), montre que l’activité la plus fréquente des personnes au stade avancé de démence devant la télévision est l’assoupissement (dozing), même lorsque les programmes ont été choisis par les proches. Mais les personnes malades ont montré davantage d’intérêt pour un programme sur Venise, sans intrigue à suivre, et composé d’images fixes changeant toutes les quinze à vingt secondes. Partant de cette observation, Pictures to Share CIC a développé un film prototype de trente minutes utilisant des images fixes. Une évaluation en maison de retraite montre que 90% des résidents, atteints ou non de démence, montrent de l’intérêt tout au long du film. Toutefois, pour les personnes au stade avancé, il a parfois été nécessaire qu’un soignant vienne à leurs côtés pour maintenir leur intérêt, en attirant leur attention et en leur parlant des images à l’écran. La projection du film fait parler les résidents. La durée de chaque image (dix à douze secondes) est suffisamment longue pour permettre aux personnes de comprendre ce qu’elles sont en train de voir et de réagir. Il est possible de faire un arrêt sur l’image pour la regarder plus en détail et en discuter plus longtemps. Une durée totale de quinze minutes est jugée préférable. L’introduction de poèmes à lire à l’écran est controversée : les personnes atteintes de démence au stade avancé perdent leur concentration. Certaines images sont animées par des effets de zoom avant ou arrière, qui ne perturbent pas les spectateurs. Les musiques, connues ou inconnues, sont appréciées. Deux films d’une trentaine de minutes, divisés en deux parties, ont été produits : « Enfance » et « Travail et loisirs ».
Bate H. Films for the future. J Dementia Care 2012; 20(6): 17-18. www.picturestoshare.co.uk/.